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Questions reçues des CM1 et CM2 de l'école Etienne Tailhan

14 mars 2016

Bonjour à tout l'équipage !

Nous sommes très contents de pouvoir suivre la mission par l'intermédiaire de ce site.

Merci !

Nous aimerions savoir si Masa, qui est intervenue en janvier dans notre classe, va bien sur le bateau ... Nous voudrions une photo !

Je vais très bien merci ! Je me cache quelquepart dans les réponses aux questions des écoles… (jours 13-14 si je me souviens bien) mais voici une autre photo.

Quelques questions à propos des carottes :

- Les carottes sont-elles fragiles ?

On peut dire que le sédiment est assez fragile. Il faut faire attention à ne pas le contaminer (voir ci-dessous) et surtout à ce qu’il reste à sa place dans le tube, ce qui est assez difficile s’il est trop liquide. En revanche, on utilise du plastique solide pour contenir ce sédiment et le transporter en toute sécurité.

- Avec quoi sont-elles découpées ?

Il y a plusieurs étapes de découpe. Tout d’abord, une fois que le tube en plastique (le liner) est retiré du carottier et déposé sur le pont, il est découpé tous les 1,50 mètres avec un coupe tube.

La découpe en tronçon est un art, mineur, mais un art tout de même!

Le sédiment lui-même est coupé avec du fil de pêche fixé sur deux poignées, car on essaie de le toucher le moins possible avec du métal. En effet, cela contaminerait le sédiment avec des éléments extérieurs, ce que l’on veut absolument éviter car cela fausserait les analyses, en particulier des différents éléments chimiques constituant le sédiment.

Ensuite, chaque section est coupée en deux dans le sens de la longueur, avec des scies qui ne coupent là encore que le plastique extérieur.

Ensuite, on coupe le sédiment à l’intérieur une nouvelle fois avec le fil de pêche.

Et voilà le sédiment prêt à être étudié ou emballé !

- D'où viennent les noms donnés aux carottiers ? Ont-ils une signification ?

Je suis allée poser la question à Yvan, le grand maître des carottiers à bord. Et en effet, le carottier CALYPSO (celui qui permet de prélever de longues carottes de section ronde) a été baptisé ainsi car c’est le « Carottier Long d’Yvon pour la Science Océanographique ». Yvon était le prédécesseur d’Yvan, on peut noter que le sigle fonctionne toujours !

Le carottier plus court de grande section carrée, c’est le CASQ, comme « CALYPSO SQUARE », « square » signifiant « carré » en anglais.

Il y a d’autres sigles dans la même veine :

Le treuil-portique permettant d’opérer le carottier s’appelle SIAMOIS : Système Intégré Arrière de Manutention Océanographique et d’Instrumentation Scientifique.

Et le treuil ILOT : Installation Latérale Océanographique Tribord permet de manipuler la CTD et le multi-core (un carottier qui fait plusieurs petites carottes).

Voilà, voilà, à très bientôt !

Merci de vos réponses et bonne route vers le Nord !

Vos questions nous ont fait fort plaisir!

Masa



17 mars 2016

Bientôt la fin ?

17 mars 2016, 17:00
longitude: 48.71
latitude: 2.25
température haute: 11°C
température basse: 2°C
température ressentie: 14°C
ensoleillé indice UV modéré

Bonjour à toute l'équipe et à Masa notre scientifique préférée! 

Nous avons suivi la mission avec très grand intérêt. Au début nos questions avaient malheureusement été déjà posées, alors nous avons lu les réponses sur le blog.

Nous pensons bien à vous et aujourd'hui nous nous sommes sentis proche de vous....: nous avons déterré des carottes du passé nous aussi..... dans notre potager! elles avaient été semées en juin 2015!!!!! Les premières études montrent qu'elles ne sont plus comestibles!!!

Bonjour à tous ! Merci de vos compliments et d’avoir cherché des réponses à vos questions sur le blog avant d’en poser d’autres. Nous sommes touchés par cette lecture assidue ! D’ailleurs si vous lisez les dernières nouvelles, vous devriez trouver Masa sur les photos. Un indice : elle porte un casque.

Merci pour les nouvelles de vos carottes. Nous voyons que vous n’avez pas plus de b.l.o (bêtes à longues oreilles) dans votre potager que nous à bord. Lionel nous dit qu’il est également mal vu de prononcer le nom de cet animal dans les théâtres, où il y avait beaucoup de cordages.

Dites, tout de même, vous êtes sûrs que vous n’en avez pas mangé, de vos carottes périmées ? Parce qu’il me semble que la longitude et la latitude  de Palaiseau sont inversées dans votre texte, ou alors vous avez déménagé près de l’équateur pour vous rapprocher de nous… c’est très gentil à vous !

Quelques interrogations tout de même:

Une mission en Antarticque est-elle organisée pour aller chercher des carottes glaciaires ?

Nous n’avons pas de personnes compétentes à bord pour vous répondre… Néanmoins, des rumeurs persistantes entendues au laboratoire indiquent que des glaciologues cherchent la plus vieille glace en Antarctique et voudraient atteindrent des glaces vieilles d’un million d’années. Qui sera du voyage ?

Quelle sera la future mission du Marion Dufresne après celle-ci?

Après nous avoir déposés à Walvis Bay en Namibie, le Marion Dufresne va rentrer à La Réunion sans mission scientifique à bord, puis partira pour le ravitaillement des Terres Australes Françaises (Kerguelen, Crozet, Amsterdam).

Les carottes vont être stockées, elles vont servir pour combien d'années de recherche environ?

Les carottes seront stockées à Gif-sur-Yvette dans un endroit où elles se conservent bien, une grande cave que nous appelons carothèque. Elles seront analysées par l’équipe de Claire jusqu’à la fin de son projet (2019) mais elles pourront aussi servir bien après, tant qu’il restera du sédiment ! On utilise parfois du sédiment prélevé il y a 10 ou 20 ans. On préfère tout de même des carottes récentes, qui sont mieux préservées et moins perturbées par le système de carottage, qui a fait beaucoup de progrès.

La mission a l'air d'être une réussite, êtes-vous satisfaits de vos prélèvements?

Nous sommes très contents de la qualité des sédiments prélevés. Les progrès sur le système de carottage permettent d’obtenir des sédiments moins déformés. C’est très important pour connaître l’âge des sédiments et donc à quelle période, et à quelle vitesse, se sont produits les changements climatiques passés. Nous sommes aussi très fiers d’avoir pu carotter à 53°S. Ce n’était pas facile à cause de la météo et des vagues. Evidemment, on aurait bien aimé pouvoir carotter davantage, mais c’est déjà très bien.

Y a t-il eu des accidents à bord?

Pour l’instant, aucun accident n’est à déplorer. Notre médecin, Hélène, est très contente. C’est aussi une réussite de ne pas avoir eu d’accident.

Comment vous sentez-vous à la veille de la fin de la mission?

Nous pensons que vous devez être contents de rentrer chez vous rejoindre vos familles et amis!

Certains ne pensent pas encore à la fin de la mission car nous sommes encore en train de carotter. D’autres y pensent depuis longtemps et préparent leur retour. Des messages d’Yvan, nous demandant qui a besoin de rester à bord un jour de plus, qui a besoin d’un taxi pour l’aéroport et à quelle heure, nous font réaliser que l’arrivée s’approche. On décompte aussi le nombre d’heures disponibles pour le travail scientifique étant donnée la durée du voyage jusqu’à Walvis Bay. C’est que nous avons rendez-vous là-bas avec le pilote qui nous accompagnera jusqu’au quai, et nous ne pouvons pas être en retard !

Bon retour vers les côtes.

Merci de vos questions et à bientôt !

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