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Lucile Mauclair - Assistant ingénieur


Entretien avec Lucile Mauclair, assistant ingénieur au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement.

Jean-Paul Vanderlinden : Quel est ton métier, en quoi consiste-t-il ?

Lucile Mauclair : Je suis assistante ingénieure au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement. Cela consiste en la réalisation des tâches plus techniques, « manuelles », de la recherche scientifique.  Entre les échantillons récoltés, et les mesures à faire, l’assistant ingénieur représente un maillon fondamental de la chaîne de production de données.  Je reçois des échantillons « bruts », je les trie, les identifie, les prépare, pour que les mesures puissent être faites ensuite.  Cela demande de la méticulosité, du soin, une compréhension de ce à quoi les échantillons vont servir, et surtout un contrôle qualité constant, systématique, et documenté.  Si la qualité n’y est pas, c’est toute l’analyse qui est menacée.

JPV : Pendant la campagne en mer, quelles sont tes tâches ?

LM : Pendant la campagne je fais un peu la même chose.  La différence c’est notamment qu’une partie du travail se fait plus en équipe, au sein de quart.  Dans les quarts nous venons tous d’horizons différents, et nous découvrons ensemble les modalités de collecte des échantillons que j’aurai à préparer.

En outre, durant le quart, j’ai reçu la responsabilité d’opérer le banc XRF en routine.  Je participe donc à un volet différent de la chaîne de production de données.

JP : Quel parcours t’a amenée à ce métier ?

LM : D’abord une passion, depuis toujours, pour la mer.  Cela m’a menée à rejoindre la section sportive plongée nationale (SSPN) au Lycée Georges de la Tour, à Nancy.  Des amies, également en section plongée, m’ont parlé du cursus proposé à Intechmer, à Cherbourg.  J’ai été acceptée en génie de l’environnement.  Ce cursus comprenait un stage de 5 mois.  La paléoocéanographie avait à l’époque fortement piqué ma curiosité.  J’ai alors mobilisé le réseau des anciens et anciennes d’Intechmer pour essayer de trouver un stage dans le domaine.  Lorsqu’une offre de stage au LSCE s’est présentée j’ai sauté sur l’occasion, d’autant plus que le stage comprenait un embarquement sur le Marion-Dufresne !  Ensuite, à peine diplômée, j’ai été embauchée dans le cadre du projet ACCLIMATE.  C’est donc mon second embarquement à bord du Marion, ceci avant mon 26ème anniversaire !

JPV : Quels sont d’après toi les points positifs et négatifs de ton métier ?

LM : Pour moi la possibilité d’embarquer est un point extrêmement positif.  Néanmoins, et pour le métier c’est sans doute plus important, être engagée dans la recherche scientifique est quelque chose qui génère de la fierté.  L’idée de travailler à la pointe de questions que l’humain se pose, c’est enthousiasmant !

Du point de vue négatif, il y a le caractère parfois fort routinier des tâches à réaliser.  La préparation des échantillons est nécessairement routinière, et parfois le temps est un peu long.  Également le monde de la recherche scientifique est structuré un peu verticalement, cela a pour effet que l’information, qui nous passionne tous et toutes, ne circule pas toujours avec une fluidité suffisante.

JPV : Et si tu as un conseil à donner à des plus jeunes que toi ?

LM : Quand on est passionné par quelque chose cela marche mieux !  Et surtout il ne faut pas s’autocensurer, il faut essayer, car souvent ce qui nous semble inaccessible est possible, et rien n’est plus dommage que de ne pas réaliser ce que l’on souhaite.

JPV : Merci Lucile !

 

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